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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/92

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Au moment où, légère, joyeuse, dans mon impatience de partir, j’allongeais le bras pour saisir le cordon de la sonnette, M, Duval entra chez moi…

— Où allez-vous donc si matin, Hélène ? me demanda-t-il.

Il ne s’informait jamais où j’allais, de ce que je faisais ; et toute troublée par cette question bien simple cependant, je répondis bêtement :

— Mais… nulle part…

— Comment ! c’est pour aller nulle part que vous avez demandé vos chevaux à midi ?

— Je vais me promener au Luxembourg, dis-je encore plus sotlement ?

— Ah bien ! vous m’y conduirez. C’est jour de rapport des pétitions chez nous, il y a de quoi avaler sa langue ! j’irai faire un tour à la chambre des pairs ! dit-il en s’installant dans un fauteuil à la Voltaire. Il est bien que j’aie l’air d’en suivre avec intérêt les discussions… votre mère tient à ce que je m’y fasse voir de temps en temps… Dans le fait, cela cadre assez avec nos projets !

Mais il est de trop bonne heure, ajouta-t-il en me voyant restée debout, vous n’êtes pas si pressée de sortir ?

— Non… dis-je fort désappointée, mais, c’est qu’il faut que j’aille chez ma marchande de modes… et au Page… et chez…

— Et certes, interrompit-il, je ne vous suivrai pas