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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/91

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de ma course projetée à la rue Saint-Dominique d’Enfer !

Mes matinées ne sont pas coupées par l’heure du déjeuner en commun. M. Duval déjeune de son côté, moi du mien ; nous rentrons habituellement si tard l’un et l’autre, que nous avons adopté cet usage. Rien donc n’entravait mes dispositions.

J’avais demandé ma voiture pour midi ; dès onze heures, j’étais tout habillée, et, les yeux fixés sur la pendule, je me promenais par ma chambre, agitée, préoccupée…

C’est qu’au moment de l’exécution, mille petites difficultés de détail auxquelles je n’avais pas songé, surgissaient devant moi : et d’abord j’avisai que j’avais oublié de me trouver un prétexte spécieux pour me présenter chez Marie… Mais presque en même temps, une idée lumineuse me fit courir à l’armoire à glaces où étaient renfermées mes dentelles… Je pris dans ma corbeille le voile d’Angleterre qui ne m’avait jamais servi qu’une fois, le jour de mon mariage, j’y fis un grand accroc, je le roulai et je le mis dans ma poche en sautant de joie ! J’avais trouvé tout à la fois une mine à exploiter pour l’avenir ! Ah ! ah ! m’écriai-je triomphante, Saint-Jean n’aura plus rien à dire, j’espère, et à présent rien n’est positivement plus simple, plus facile !

Vous allez voir, Aline, que je me trompais cependant !