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Page:Desormeaux - La Plus Heureuse Femme du monde.pdf/97

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pier ; autour des chaises de paille, une armoire de noyer, une fontaine ; et, attachés aux murs, des dessins collés sur des cartons encadrés d’un filet noir ; à terre, de petits carreaux peints en rouge et cirés : partout, une exquise propreté… mais jamais, jamais une telle médiocrité n’avait encore frappé mes yeux. J’étais navrée !

Une jeune femme se présenta :

— Oh ! madame, je vous demande mille pardons, dit-elle en m’introduisant dans une grande chambre à coucher.

Je tombai plutôt que je ne m’assis sur le siége qu’elle me présenta ; j’étais hors d’état d’articuler un mot, j’éprouvais des vertiges, je me sentais défaillir…

— Madame voudrait-elle me permettre de lui offrir quelque chose ? reprit-elle avec empressement.

Je fis un geste négatif.

— Je vous en prie, madame ; de grâce acceptez un un verre d’eau sucrée, avec de la fleur d’orange.

— Merci… Je suis montée trop vite, m’efforçai-je d’articuler en souriant.

— Et puis, nous demeurons bien haut, aussi. Pourquoi madame ne m’a-t-elle pas fait l’honneur de m’écrire, au lieu de prendre la peine de venir chez moi ?

Et tout cela, dit et fait d’une voix, avec un ton, avec de douces façons, des manières comme il faut, beaucoup plus comme il faut que n’aurait dû les avoir