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Les plus nombreux et en même tems les plus petits étoient sous la dure et pie mère (qui étoient saines) et dans la substance centrée ou corticale. Ils devenoient de plus en plus gros à mesure qu’ils étoient plus avant dans la substance médullaire. Les deux plus remarquables par leur grosseur étoient placés dans le plus profond de la substance du cervelet. Ici, ils sembloient formés aux dépens de la substance cérébrale : l’un d’eux équivaloit à la grosseur d’un œuf de perdrix, d’autres occupoient autant d’espace qu’une olive. Malgré cela, la matière purulente paroissoit déposée[a 1] récemment par-tout, par-tout elle sembloit de même, c’est-à-dire qu’elle étoit épaisse, d’un blanc bien lié et sans odeur.

La malade s’étoit plainte de toute sa tête, mais elle rapportoit le plus fort de ses douleurs postérieurement du côté du cervelet, jamais elle ne témoigna plus de sensibilité, lorsqu’on la touchoit quelque part, mais le moindre bruit l’affectoit vivement, la lumière beaucoup plus encore, on étoit obligé de tenir portes, fenêtres et rideaux fermés. Le crépuscule de la lueur la plus faible redoubloit ses douleurs de tête. Les prunelles de ses yeux, ainsi je l’ai observé, furent extrêmement dilatées les derniers jours de sa vie, et lorsque toute sa sensibilité subsistoit encore, il ne fut question d’aucun autre symptôme remarquable.

La vertu calmante et astringente de l’électuaire diascordium à la dose de 22 grains chaque fois, a-t-il pu donner lieu, ou contribuer à la métastase, dont il s’agit ? N’auroit-elle point eu lieu également ?

Despeaux, élève de l’École
royale pratique, concours de la Société
royale de médecine de Paris,
chirurgien du bureau général
de Cressonsacq, en Picardie

Poste restante à Saint-Just, en Picardie

23 juillet 1785
  1. Rature de la deuxième lettre, insertion de « é » dans la marge supérieure.