Page:Desperiers - Cymbalum mundi, Delahays, 1858.djvu/83

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PREMIERE NOUVELLE.

En forme de préambule.


Je vous gardoys ces joyeux propos à quand la paix seroit faicte[1], affin que vous eussiez dequoy vous resjouir publiquement et privément et en toutes manieres ; mais, quand j’ay veu qu’il s’en falloit le manche, et qu’on ne sçavoit par où la prendre[2], j’ay mieux aymé m’avancer pour vous donner moyen de tromper le temps, meslant des resjouissances parmy voz fascheries, en attendant qu’elle se face de par Dieu. Et puis je me suis avisé que c’estoit icy le vray temps de les vous donner, car c’est aux malades qu’il faut medecine. Et vous asseurez que je ne fais pas peu de chose pour vous, en vous donnant de quoy vous resjouir,

  1. Ce préambule paraît avoir été écrit en 1538, peu de temps après l’entrevue de François Ier et de Charles-Quint à Nice, entrevue dans laquelle les deux souverains devaient conclure la paix sous les auspices du pape Paul III.
  2. C’est-à-dire que les conférences pour la paix aboutirent seulement à une trêve qui ne dura pas longtemps.