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  D’HIPPOLYTE. 81


Puis que pour tel je te veux reconnoistre,
E&coule. ô Dieu, ma priere et ma voix.

Si tous tes tl'aits en mon coeur je retire,
Si sans crier je languis en martire.
Si j'ay lavé tes ailes de mes pleurs.
Si mes soupirs entreüennenl ta fiame.
Et si tu fais des cheveux de ma dame
l.es forts liens qui reüel1nent les coeurs.

Chasse, ô grand Dieu 1 cette crainte nouvelle,
Qui me poursuit, qui me serre et me gelle;
Banny hien loin le triste desespoir,
Aux crins retors, à la couleur saDglant~,
Qui de regars mon esprit espouvanle,
Et qui meJait tant de peurs reçevoir.

Mon coeur en tremble. et mon arne estoDDée
A la frayeur s'est toute abandonnée,
Tmt cette nuict il m'a fait endurer 1
Fay l'un des deux. ou lu} donne la chasse
Loin dè mon coeur, ou lui quille la place : .
Vous ne pouvez ensemble demeurer.


CHANSON.


Dou~liberté desir~,
Deesse. où t'es-tu retirée,
Ile laissant en captivité?
Belas! de moy ne te detourne,
Retourne, ô Liberté! retourne.
Detourne, ô douce Liberté.!