Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) II - Les Amours d'Hippolyte.djvu/30

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  AMOURS  


Et l~ desespoir qui m'estonne,
Tout li'oid contre mon coeur se joint;
Et donroy, pour ne vous voir point,
Le plaisir que "ostre oeil me donne.

O-autres fois quand, tout abbatta,
Je langu! foible et sans vertu,
Vostre beau~ ma mort retarde;
Devant vous mes soucis s'en vont,
Et du mal que vos yeux me font,
Je guary quand je vous regarde.

Le traialre, ennemy de ma paix,
Ile voyant tomber sous le faix,
A peur que trop-tost je finisse;
Et fait comme un bourreau cru~I,
Qui donne â boire au criminel
Pour le reserver au supplice.

Ainsi pour plus me tourmenter,
Quelquefois il me lait goust.er
D'un plaisir de p~u de durée ;
liais, Jas 1j'espreuve aussi soudain
Que ce n'est qu'un songe incertain,
Et que ma paine est asseurée.

Mon coeur qui ~ouloit paravant
Voiler leger comme le vant,
Au gré de mille damoiselles,
VoUe autour de vous seulement,
Comme oiseau pris nouvellement,
Auquel on a coupé les alles.

Quelquefois lassé d'endurer,
Je suis contraint de munnurert