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  D’HIPPOLYTE. 88


Invoquant la mort inhumaine:
Mais, quand je la .sens accourir,
Je tremble, et ne veux pas mourir,
De peur de voir mourir ma paine.

Mais en vain j'irois esperant
De trouver remede en mourant,
Contre le desir qui m'enflame,
Tou.jours durera ma douleur;
Car mon amoureuse chaleur
Est de l'essence de mon ame.


LE COURS DE L’AN.


L'an, comme un cercle rond qui tout en soy retoum~,
En soy-mesme revient tousjours en mouve1tlent,
Et du point de sa fin reprend commencement,
Courant d'un pié alissant qui jalnais ne sejourne.

Ma peine en est ainsi, peine, helas! trop cruelle!
Qui chlOre à son plaisir IDes saisons et mps jours ;
'.a.. au point qu'elle arrive à la fin de son cours,
CA>mme l'an, par sa fin, ellp. se renouvelle.

Que l'an donc à son gré diversement toumo~'e,
Et que le clair soleilroarche par 5eS maisons;
Amour dedans mon coeur fera quatre saisons,
Et mon cruel tourment tiendra la mesme YOJe.

Quand le bel oeil du ciel, clair d'une douce flamt,
Entrant au lIouton d'or les Oeurs reverdira,
,\mour, fils du Printans, dans mon coeur entrera,
Faisant oaistre et fleurir les soucis en mon ame.

Et comme on veit alors couler toute fondnë