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  D’HIPPOLYTE. 101



LVIII.


Toume, mon ~oeur, ailleurs ton esperance,
Laissant le bien vainement desiré i
Pour un mortel c'est trop haut aspiré,
Il faut couper l'aile , notre 3IToganCf'.

Amour ingrat, est-ce la RCOmpaocp
D'avoir soutrert, seny, prié, pieu""
Et sans fléchir si long-tans enduré,
. Qu'on me reproche aujourd'huy l'inconstance!

Plein de fureur, je ne fay que songer
Que je dOl faire, aftn de me venger
D~ fiers COUrroUI d'une ame li rebelle.

C'est le meilleur de me donnpr la mort :
Car je ne puis luy Caire plus de tort,
Qu'en la privant d'un qui est tout à 1'111'.


COMPLAINTE.


Quelle manie est ~gllE' ama ragE'!
~el mal se peut à mOIl mal comparE'r!
Je ne sçaul'OY ny crier ny pleurer,
Pressé du deuil qui grossist mon couratrf'.

Helas! j'estouffe, et la fureur soudaine
Ile clost l'ouye, et lo'avE'ugle If'S ~'eux;
Mais oe m'est hf"Ur df' nf' ,-oir pins les ci~tn,
Les cieux cruels, coupables de ma paine.

Au vase estroit maintenant je ressemble,
Qui, tout plein d'eau, goute à goute la rand;
lion oeil aussi larme à larme respand
Ce qu'en mon coeur de rivieres j'assemble.