Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) II - Les Amours d'Hippolyte.djvu/58

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  AMOURS  


lIaudit le jour que premier je vey luire,
I·our estre escla"e à si forte douleur!
Le ciel alors pleuvant tout son malbeur,
Versa sur moy Cf' qu'il avoit de pire

•<\streli mauditci, qui trop pleins de licence.
Jaux et plaisirs aux humains destinez,
Puis qu'en naissant de nous vous ordonnez,
Que nuist la faute, ou que sert rinnocence~

Helas! de rit'Il ! fen puis servir de Jlrpn\'~,
Qui n'ay jamais un tounnent merité;
Et toutesfois par ,'oslre cruauté
Plus miserable au monde De se lreuve.

Tout est bandé pour me faire la guerrp,
Par mes amis mille ennuis je rpço~';
Que tloy-je faire! II n'y a point pour mOT
De dieux au ciel, ny de fortune en terre.

Dans les enfers cherchons donc allegeanee,
Parmy l'effroy, les fureurs et les cris,
Aeoompagné des malheureux espris,
Qui pour ma peine oubliront leur souffr~.

Bastons la mort, seul but du miserable;
.ais, tout ainsi que mes jours ont esté
Couverts d'ennuis, d'horreur, d'obscurité,
Soit mon trespas horrible et detestabl~.