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  D’HIPPOLYTE. 112


Pensant que c'est vostre vouloir.
Car, puis que ma mort "ous est chere~
Je n"ay garde de me douloir
D'une· chose qui vous peut plaire.


CHANSON.


Sçavez-vous ce que je desire
Pour loyer de ma fermeté?
Que vous puissiez voir mon marUre,
Comme je voy vostre beauté.

Le ciel ornant vostre jeunesse
De ses dons les plus precieux,
Pour mieux me monstrer sa richesse,
l'éclaira l'esprit et les yeux;
Tousjours depuis je vous admire
D'un oeil tout en vous arresté.
liais vous ne voyez mon martire,
Comme je voy vostre beaut~.

Maudite soit la connoissance,
Qui m'a cousté si cherement;
)fa douleur n'a eu sa naissance
Que d'avoir veu trop clairement;
Las! j'ay bien raison de maudire
Ce qui perdit ma liberté,
Puis que ne voyez mon martire
Comme je voy vostre beauté.

L'aveugle enfant qui me commande,
Qu'on nomme à tort Dieu d'amilié,
Les deux yeux comme à luy VOUS bande,