Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) II - Les Amours d'Hippolyte.djvu/80

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  AMOURS  


Afin que soyez sans pitié.
Ille faut: car j'ose b~en dire
Que n'auriez tant de cruauté,
Si vous pouviez voir mon martire
Comme je voy vosfre beauté.

Si le ciel de vostre visage
Luit de mine perfections,
11 n'en peut avoir davantage
Que mon coeur a de passions;
Il pleure, il geinist, il soûpire,
D'Amour nuict et jour tourmenté;
Helas 1 voyez donc mon martire,
Comme je voy vostre beauté.

Je me plains d'avoir trop de vellt-,
lIo"!, qui ne puis voir seulement,
Parroy tant d'ennu)' qui me tué,
Un seul trail de COIltmlemenl;
A.eaele au bien je me pais dire,
Et au ma) trop plein de clarté,
Ne pouvant rien voir que martire
Au miroir de vostre beauté.

Puis qu'oo guarist par son eonlnil'P,
Toot respoir que je puis al'oir
Est de sortir de ma misère.
Lon que je cesseray de l'oir;
A la mort donc je me retire,
Pour rendre mon mal limité,
Lon, li ne voyez mon martire,
Je ne vetTay vostre beauté.