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  LIVRE II. 63


Mais, puisque nous avons failly diversement,
Vous, par inimitié, mOl, trop fort vous aimant,
J'ay peur qu'on nous separe en deux chambres diverses t •


XLIX.


o mort! tu pers. ton tans de me poursuÏ\-re ains)'.
Ile tenant miserab'e en flevre continuë,
Qui trouble mon cerveau, comme la mer esmenii,
Battant de cent boüillons un rocher endurcy.

Je n"ai plus de couleur, mon oeil est tout noirey,
Ma langue, ardant sans cesse, est seche devenuf\
lion accez violent jamais ne diminuë,
Et tu ne peux finir ma vie et mon soucy.

C'est qu.e tes coups sont vains contre une froide lame,
Sans coeur, sans rnouYeme~t, sans esprit et sans amt',
Qui rebouche les traits de ta cruelle main.

~i tu veux donc, li mort! triompher de ma vip,
Il faut contre ma dame adresser ta furie:
Blesse mon coeur qu'elle a, je mourray 10ut soudain.


STANCES.


Sommeil, qui, trop cruel au tans de mes amours, .·as privé si souvent des plus douces pensées,
Tenant outre mon gré mes paupieres pressées,
Lorsque je desiroy pouvoir veiller tousjours.

Or' qu'une ftevre ardente en mon sang allumée
Change en feu mes soupirs et mon coeur-en fourneau,