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  LIVRE II. 67


- C'est que nous courons voir des beautez immortelles,
Dont l'efl'ort suCfiroit pour mouvoir un rocher.

Pourquoy donc, ô mon coeur! quand ('.et heur nous arrivp,
Languis-tu de foibléssé et té vas eJfroyant!
- C'est l'extrême desir qui de force me prive.
Puis je crain de mourir de joye en la voyant.


LXII.


Quoy que vous en pensiez, je suis tousjours semblable;
Le tan~ qui change tout, n"a point changé ma ro)".
I..es destins, mon vouloir, et ce que je vous doy,
font qu'aux flots des malheurs mon ame ~-st immuable.

Vos yeux, dont la beauté rend ma perte honorable,
N'oDt jamais veu de serf si tldelle que moy;
Je tien des simples corps dont constante est la loi :
'l'ousjours je vous adore, et rude, et favorable.

l..'absence et les rigueurs de cent mille accidens
N'ont sreu rendre en quatre ans mes brasiers moins ardans,
Ny les diminuer d'une seule estiDtelle.

Vous serez Je pl"elniel' et dernier de l11e~ "oeux,
J'en jure par V():j yeux, et par "os blonds clteveux,
Et par l'etemité de ma peine crue)1e.


CHANSON.


.\mout, grand vainqueur des ~ainqueul'!t,
Et la Beauté, rO~'ne des coeurs,
Jadis firent un "oeu notahle;
Et, pour n'y manquer nulletllent,
Chacun jura Jnaint grand serment
Qu'il le tiendroit irre\"ocable.