Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) I - Diane. Premières Amours.djvu/150

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  DIANE,  



LXI.


Beaux noeux crespes et blonds nonchalamment épars,
Dont le vainqueur des Dieux s'emprisonne et se lie;
Front de marbre vivant, table claire et polie,
Où les petits Amours \'ont aiguisant leurs dars;

Espais monceau de neige aveuglant les regars,
Pour qui de tous objet mon œil se desaille :
Et toy guerriere main de ma prise embellie,
Qui peux nuë acquerir la victoire de Mars.

Yeux pleuvans à la fois tant d’aise & de martyre,
sour-ris, par qui l’Amour entretient son empire :
Voix, dont le son demeure au cœur si longuemant.

Esprit, par qui le fer de nostre âge se dore,
Beautez, graces, discours, qui m’allez transformant,
Las connoissez-vous point comme je vous adore?


Dialogue.


Qui YOUS rend, 6 m~ !~~! vostre joye premiere,
Vu que ~ous n'estiez plus qu'aux pleurs aecoU8twn('1~
- L·espenmce de voir nostre aimable lumiere,
Et d'adol'8" bien-lost ses rayons tant aimez.

D'où \'ientquemon oreille est si pronte et soudaÎof',
Et qu'elle est atréJÏü,oe atout broU qui se fait!
- Ului semble d'ouyr cette voix plus qu'humaine
Qui peut rendre mon coeur contant et satisfait.

Est-oe Amour~m~L»ied&l. qui vous preste ses aile.c:,
Vu que les jours passez vous ne pouviez marcher!