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  LIVRE I. 19



LXVIII.


)fa nef passe au destroit d'une Iner courroucée,
'l'oute comble d'ouhly, l'hiver à la minuiet;
Un aveugle, un enfant, sans souci la conduit,
Desireux de la voir sous les eaux renversée.

Elle a pour chaque rame une longue pensée
Coupant, au lieu de l'eau, l'esperance qui fuit;
Les vents de mes soupirs, effroyables de bnlit,
Ont arraché la voile à leur plaisir poussée.

De pleurs une grand' pluie, et l'humide nuage
Des dédains orageux, detendent le cordage,
Retors des propres mains d'ignorance et d'erreur

De mes astres luisans la ftame est retirée,
L'art est vaincu du tans, du bruit et de J'horreur.
Las r puis-je donc rien voir que ma perte asseurée?


PLAINTE


lIelss! je meurs tm presp.nee de celle
Dont les beaux yeux av:mcent IDon trespas!
Je puis m'aider, et je ne le fay pas;
Je veux guarir, ('t mon Jnal je lui celf'.

De chaud cristal elle arrouse sa fac~,
Voyant ma peine, et s'enquiert de ma mort;
liais j'aime mieux mourir sa~ reconCort,
Qu'en m'allegeant confesser mon audace.

Las! je pensois, ponrce qu'elle est divine,
Que mes desira lny seroient evidans,
Et que son oeil veist dehors et dedans,
.Et de mon mal découvrist l'origine.