Page:Desprez - L’Évolution naturaliste, 1884.djvu/333

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


II


QUELQUES ESSAIS MODERNISTES

À la Comédie-Française, la bataille d’Henriette Maréchal est restée célèbre. Les Goncourt ont raconté dans une longue et vive préface de quel prétexte bête, anti-littéraire, s’était armée la cabale. On sifflait les amis de la princesse Mathilde, et non les novateurs, les modernistes à outrance.

Aussi bien, de l’aveu même des auteurs, Henriette Maréchal n’est pas une tentative naturaliste. Ni par les procédés, ni par le choix du sujet, un adultère couronné par un sacrifice filial, MM. de Goncourt n’ont révolutionné le théâtre. Seul, le premier acte, le fameux acte de l’Opéra, révèle l’originale tendance des deux frères. Il y a là une tentative aristophanesque. Les Goncourt ont voulu donner la royauté scénique à la Blague, à cette Blague parisienne dont ils font le portrait dans Manette Salomon.

« Nous rêvions, dit M. Edmond de Goncourt, une