Page:Desrosiers - Âmes et paysages, 1922.djvu/35

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— Nul n’en serait plus charmé que moi, monsieur le curé !

Il y avait dans cette voix un accent de sincérité qui ne trompait pas.

— Alors, pourquoi ne pas les recevoir dans ta maison ?

— Monsieur le curé, j’aime beaucoup la ville et les habitants de Berthier, mais je ne peux pourtant pas abreuver toute une population. D’ailleurs, je ne dois rien à personne et je ne me mêle des affaires de personne.

— Ta ! Ta ! Ta ! ce n’est pas tout ça dont il s’agit, Bonald. Si tu avais ouvert ta porte le premier soir, la danse serait terminée maintenant et à peu de frais. Maintenant il vient des gens de partout et nous ne pouvons compter sur la pluie pour les disperser. Le mieux, vois-tu, c’est de les recevoir gentiment et je t’assure que tu t’en trouveras bien. Plus tu retarderas et plus tu paieras. Au revoir, Bonald.

Malgré ces excellents conseils cependant Bonald demeura perplexe. Personnellement, il n’avait aucune objection à trinquer avec ses compatriotes de mœurs si pittoresques.

C’était un bon vivant, pas trop porté vers l’avarice et qui consentait plutôt facilement à se mettre en belle humeur. Mais, voilà,