Page:Desrosiers - Âmes et paysages, 1922.djvu/34

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tique un défaut, un petit défaut mignon, un défaut de… patience.

Fils de paysan lui-même, il n’avait pas appris sans un peu de délectation intérieure qu’on courait un charivari à son nouveau paroissien. Cette idée lui avait paru opportune et sensée. Aussi, le premier soir, il s’était amusé considérablement. Mais le presbytère était proche, bien proche de la maison de feu Xavier-Narcisse Gervaise et, le deuxième soir, monsieur le Curé s’avisa que l’idée était beaucoup moins plaisante qu’il ne l’avait d’abord pensé. Ce qui est sûr, c’est que le troisième et le quatrième soir, le vicaire entendit, à travers la cloison, des grognements et des soupirs significatifs.

Et, le samedi matin, monsieur le Curé s’amena chez les nouveaux mariés. Madame Bonald était là, toujours heureuse et amoureuse. Cette grosse réjouie n’aurait pas donné son charivari pour tout l’or du monde tant il lui plaisait d’occuper l’attention publique. Mais Daniel-Emmanuel avait chaud quelquefois, le pauvre hère, et trouvait le temps plus long qu’il n’était en réalité.

— Ah ! ça, Bonald ! Il faut que ce charivari-là cesse !