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alliance contre les iroquois

expéditions plus lointaines. Comment l’auraient-ils fait de la façon qu’ils l’ont fait, c’est-à-dire individuellement, ou par groupes de deux ou trois personnes, sans l’amitié et l’alliance des sauvages ?

Plusieurs historiens canadiens ont vivement reproché à Champlain d’avoir contracté cette alliance qui attire à la fin sur la colonie de si sanglantes et si dangereuses incursions. Étant donné les circonstances où Champlain doit travailler en Nouvelle-France, — situation avancée dans l’intérieur des terres, au milieu des tribus, petit nombre d’hommes qu’il conduit, régime colonial en vigueur, nécessité vitale d’obtenir les fourrures en grande quantité, première découverte du grand empire français de demain, — nul chef, peut-on affirmer, n’aurait fait mieux, ou même aurait pu agir autrement.

Le blâme, il faut le garder pour les rois français qui ne comprirent pas, plus tard, les ressources immenses de ce continent que Champlain leur avait offert modestement, et qui n’envoyèrent pas assez tôt au Canada les quelques régiments, les quelques centaines d’hommes bien conduits, qui auraient imposé la paix à la Confédération iroquoise ou l’auraient détruite.