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traites et poste de traites

première en Nouvelle-France depuis les temps lointains de Cartier. Champlain parlera du « saint Sacrifice de la messe, qui fut chantée sur le bord de ladite rivière avec toute dévotion, par le Révérend Père Denys (Jamet) et Père Joseph (Le Caron) devant tous ces peuples qui étaient en admiration de voir les cérémonies dont on usait, et des ornements qui leur semblaient si beaux ». Désormais chaque poste de traite verra, chaque année, un ou plusieurs missionnaires se mêler à la foule pittoresque des Indiens et des trafiquants, dire la messe un ou plusieurs jours de suite, accomplir leur travail d’évangélisation, négocier leur transport en canot vers le pays des Algonquins ou des Hurons, revenir, le bréviaire attaché au col, la soutane déchirée, la chemise moisie et les pieds nus.

D’un autre côté, Champlain doit aussi prendre des décisions fort importantes. De façon catégorique et précise, il a promis, en 1613, l’assistance militaire aux Algonquins et aux Hurons, pour les ramener à la traite. Le temps est maintenant venu de s’exécuter. Ces Indiens ajoutent un argument nouveau maintenant : ils exposent aux Français « que mal aisément ils pourraient venir à nous, si nous ne les assistions, parce que les Iroquois, leurs anciens ennemis, étaient toujours sur le chemin pour leur fermer le passage ».

Après une consultation avec Pont-Gravé, Champlain décide l’expédition militaire de l’année 1615, qui le conduira à la baie Georgienne et dans toute la province d’Ontario ; il la communique aux Indiens au cours d’un grand conseil. Hurons et Algonquins s’assembleront au nombre de deux mille cinq cents, et Champlain conduira un petit détachement de soldats français.

Durant l’automne et l’hiver, Champlain participe à la malheureuse expédition de guerre de l’année 1615. Il est blessé et il se rétablit. C’est alors que le souci des intérêts commerciaux le reprend. Durant ses loisirs, il visite plusieurs tribus. Chaque fois, il les invite à la traite ; chaque fois, il promet en retour l’assis-