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traites et poste de traites

Kirke ont dépêché « deux vaisseaux, l’un du port de deux cent cinquante tonneaux et l’autre de cent… Ils avaient rapporté pour trois cent mille livres de pelleteries ». Comme autrefois les Français, ils ont dû se défendre contre les contrebandiers.

Mais l’année suivante, en 1631, se développe soudain une situation beaucoup plus compliquée : les Français croient que les négociations pour la remise de la Nouvelle-France sont très avancées, et ils expédient des vaisseaux dans les eaux canadiennes. Messieurs les directeurs de Paris et de Rouen nolisent deux navires : le premier à destination de Miscou pour « faire leur traite avec les habitants du Pays » ; un autre se rend au Cap-Breton, et une « pinasse d’environ vingt tonneaux » est placée sous les ordres d’un officier du nom de Sainte-Croix et envoyée à « Tadoussac pour traiter avec les sauvages ».

Cette entreprise tourne mal. Michel Gallois, capitaine de l’un des bâtiments, se présente à Miscou et il y découvre deux navires basques : « l’un de Deux cent cinquante, et l’autre de Trois cents tonneaux, et une barque d’environ Trente-cinq tonneaux ». Il s’arroge immédiatement le droit de visite. L’un des capitaines possède des papiers bien en règle ; l’autre, non. Alors Michel Gallois se saisit des deux navires sans hésiter, lui dont les droits sont assez problématiques. Bientôt les Basques se liguent et, à la suite de diverses péripéties, le navire français, après avoir été le geôlier, devient le prisonnier.

Juste à ce moment, survient Sainte-Croix, le capitaine de la pinasse envoyée à Tadoussac. Il raconte son aventure : en route, il a rencontré des Anglais « qui lui avaient ôté ses pelleteries, et lui avaient donné un mot d’écrit de la qualité et quantité, afin de n’être point obligés à en rendre davantage, attendu le traité de paix entre les deux Couronnes ». Thomas Kirke en personne a exécuté la saisie.

En arrivant à Miscou, le malheureux capitaine tombe sur les Basques qui dominent la situation ;