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deux lignées

Le Gouverneur de la place, Monsieur de Maisonneuve est présent, de même que Jeanne Mance, « fille administratrice de l’Hôtel-Dieu, et M. Souart, curé. Dans le groupe des parents et amis, signalons Lambert Closse, sergent-major de la garnison, Elizabeth Moyen, sa femme. Tous inscrivent leur paraphe, sauf Anne qui trace une croix. Jacques Le Ber ne dédaigne pas les fioritures. Les signatures de Jeanne Le Moyne et de Catherine Primot sont simples, bien gravées.

Les mariages d’Anne et de Jacques Le Moyne, de François Le Ber lieront ces deux groupes aux colons arrivés depuis 1642, date de la fondation de Ville-Marie, ou à d’autres familles de la Nouvelle-France. Bientôt se verra une abondance d’enfants, d’oncles, de tantes, de cousins et de cousines, de parrains et de marraines qui courront dans la gloire bien des aventures dramatiques, imprévues de Ville-Marie, et ensuite de la Nouvelle-France.

Les deux ménages qui entreront le plus profondément dans l’histoire, sont ceux de Charles Le Moyne — Catherine Primot et de Jacques Le Ber — Jeanne Le Moyne. Les maris sont guerriers, marchands, bientôt grands propriétaires terriens ; ils occupent des petits emplois civils et des postes honorifiques. Les deux femmes deviendront célèbres par les enfants qu’elles ont élevés et formés.

Ils s’entendent et s’entendront bien. Un contrat du 4 juin 1660 indique qu’ils s’installent dans une maison à deux logements. Il a trait à la « massonne » qui enveloppera une charpente de bois.

Deux maçons, Michel Théodore et Olivier Martin, s’engagent à dresser un mur de pierre autour du « quarré d’un logis de charpente appartenant aux dits leber et