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Page:Desrosiers - Dans le nid d’aiglons, la colombe, 1963.djvu/144

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dans le nid d’aiglons, la colombe

Enfin, c’est une religieuse de la Congrégation de Notre-Dame qui donne l’approximation la plus plausible et la plus modérée de la spiritualité de la recluse :

« La vie de ma sœur Le Ber, écrit-elle, depuis son entrée à la Congrégation jusqu’à sa mort, espace de vingt ans, ne fut qu’un hommage continuel offert à Jésus résidant dans le sacrement de son amour. Cette innocente vierge était comme une lampe qui brûlait sans cesse devant Lui et qui se consumait en sa divine présence ; et si ses actions différaient entre elles pour l’extérieur, les sentiments d’union à Jésus avec lesquels elle les faisait étaient toujours les mêmes ; comme ces rivières qui changent bien de nom en traversant divers pays, mais qui portent partout les mêmes eaux. C’était une oraison sans fin, une continuelle tendance de son cœur vers Jésus, une union non interrompue avec sa personne adorable. Cette disposition de son cœur, toujours amoureusement présent à Jésus au Saint-Sacrement, paraissait assez dans la disposition de son corps, car non seulement elle se tournait vers le saint tabernacle dans ses actions de religion, par exemple, durant la sainte Messe que, tous les jours, elle entendait en partie les bras en croix, mais même dans les actions les plus ordinaires et les plus communes, telles que celles des repas qu’elle prenait toujours à genoux, tournée vers le Saint-Sacrement ».

Qu’on l’étudie sous n’importe quel angle, c’est toujours la même image qui sort, avec netteté, de toutes les analyses : Jeanne Le Ber fut une espèce de Marie de l’Évangile qui, pas une minute, ne voulut abandonner sa station aux pieds du Sauveur.