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au carrefour

statue de la Vierge, et, grâce à ses efforts, la chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Secours s’ouvre en 1678 pour les pèlerinages et une ardente dévotion à Marie. Malgré des travaux harassants et les affres d’une fondation, plusieurs adolescentes se destinent à la Congrégation. Parmi les premières, celle que la tradition représente comme l’amie intime de Jeanne Le Ber, Marie Charly, fille d’André Charly, le boulanger, et d’une protégée de Monsieur de la Dauversière, Marie du Mesnil. Telle qu’on nous la peint, elle est une jeune sainte, tout entière consacrée au service de Dieu. En second lieu, mentionnons Françoise Le Moyne, une cousine entre quelques autres. Elle prendra sa résolution définitive dans le même temps que Jeanne et au même âge. Jacques Le Ber sera présent à la rédaction du contrat qui liera son sort à la Congrégation ; il apposera sa signature à côté de celle du père, Jacques Le Moyne, et sa femme, Jeanne, fournira le trousseau.

Dans sa recherche, Jeanne Le Ber peut apprendre facilement ce que lui offrent les autres communautés établies au Canada. Sa tante, Marie Le Ber, est Ursuline, et elles ont vécu, très rapprochées, pendant trois ans. Jeanne entretient aussi des relations d’amitié avec sœur Macé qui est Hospitalière.

Même facilité pour se renseigner sur les ordres contemplatifs de France. Toutes les personnes d’un certain âge viennent de ce pays et peuvent, par exemple, lui parler des Carmélites. Marguerite Bourgeoys pourrait lui en dire long sur le sujet, elle a failli en devenir une dans sa jeunesse.

En résumé, si Jeanne Le Ber a des inclinations pour la vie religieuse, elle peut découvrir autour d’elle les renseignements dont elle a besoin. Les Sulpiciens et ses parents peuvent l’orienter. On ne peut pas du tout supposer que sa décision s’élabore dans l’inconnu, au hasard. Toutefois, avec toute sa piété et ses