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IROQUOISIE

qui doit le conduire le 5 janvier 1644, à la porte du collège de Rennes, en France.

Vers la fin du mois d’août, c’est une centaine d’Iroquois, en onze grands canots, qui paraissent dans la région de Montréal. Ils y demeurent plusieurs jours, attendant l’occasion d’attaquer quelques Français. À la fin, ils se présentent devant l’habitation ; ils demandent à parlementer. Quelques Iroquets sont actuellement dans le fort, on leur demande de s’aboucher avec eux. Mais quand ils approchent, les Agniers tirent sur eux plus de cent coups d’arquebuses. Ils n’atteignent personne. Les mêmes Iroquois rôderont un peu plus tard autour du fort Richelieu ; une fois découverts, ils se retireront. D’après le récit du père Jogues,[1] un guerrier iroquois est tué à Montréal et deux autres sont blessés. C’est ce qui porte à son comble l’indignation des Iroquois.

C’est probablement vers la même date qu’une centaine de Hurons décident de retourner en leur pays. Quelques membres de ce parti ont été capturés en même temps que le père Jogues ; mais incorporés dans des bandes iroquoises, ils sont venus avec elles au lac Saint-Pierre où ils ont réussi à s’échapper. Et maintenant, ils remontent l’Outaouais avec leurs compatriotes. Pendant la première partie du trajet, la bande ne se déplace qu’avec des précautions infinies ; elle est continuellement sur ses gardes. Mais après avoir franchi plusieurs lieues, elle croit avoir dépassé la zone dangereuse. Alors elle avance sans soucis. Elle atteint l’une des hautes chutes de l’Outaouais ; elle entreprend gaiement le portage ; les canots et les ballots se hissent sur les épaules. Soudain, un parti iroquois qui se tenait à l’affût, se porte brusquement à l’attaque. Les premiers Hurons sont tués ou capturés. Les autres prennent la fuite et s’égaillent en un moment dans la forêt. Les Iroquois raflent vite les marchandises abandonnées sur place ; et prestement, ils disparaissent, leurs canots chargés.

C’était pourtant la seconde attaque. Après avoir raconté l’échauffourée précédente, la Relation ajoute

  1. Idem, 1643-76