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Page:Desrosiers - La fin de la terre, 1931.djvu/10

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LA FIN DE LA TERRE

bretonnes, engloutissant le Finistère, les îles de Groix, la presqu’île de Quiberon, Belle-Île, Noirmoutier, Ré, Oléron, substituant son immensité mystérieuse au granit de Guernesey et de Jersey ; le fond crayeux de la Manche délayé, trituré, bouleversé et un flot blanc comme du lait balayant Land’s End et rongeant la côte sud de l’Irlande ; les monstres marins réfugiés dans le golfe de Biscaye, Biarritz désert, sa plage labourée par une marée tempétueuse ; enfin le nord du continent européen travaillé par l’incessante rumeur d’une mer antarctique en mouvement, de banquises croulantes, de vomitoires se creusant au sein des ondes glacées.

L’Asie visitée par le cataclysme. Le Japon perdant ses îles dans les abîmes insondables de la mer ; les îles Kouriles, Sakhalin jusqu’au Béring, ensevelies ; la Corée, Formose et presque toutes les terres au-dessous du 20° degré saccagées par la formidable bourrasque venant des mers chaudes ameutées ; les Philippines reposant dans les grands fonds après une affreuse nuit de désastre ; plus rien de l’Océanie que des mouettes craintives cherchant sur les flots agités l’épave où se reposer ; vers le sud, le Pacifique où naissent les