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Page:Desrosiers - La fin de la terre, 1931.djvu/109

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LA FIN DE LA TERRE
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En dépit du perfectionnement scientifique qu’avait atteint l’humanité d’alors, il y avait encore des malades et pour eux on avait dressé, toujours sous la toile, un immense hôpital. Il n’y avait certes plus d’épidémie mais des maladies inconnues il y a cinq siècles étaient apparues, faisant le désespoir des savants. La lèpre, absolument différente de l’ancienne, avait fait son apparition vers l’an 2300. Ce n’était plus l’ulcère hideux que les vieilles nations avaient choyé à travers les siècles disparus, c’était la maladie affreuse de la cellule, la perturbation au cœur même de cette unité de la matière animale. C’était non plus l’angoisse mais bien la terreur qui s’emparait des patients. Rien, du côté physique, ne trahissait la maladie, les corps restaient beaux et jeunes grâce à la culture physique obligatoire sur toute la surface de la terre. La forme de la matière ne variait pas mais les malades, atteints de cette lèpre nouvelle, venaient solliciter l’euthanasie dans les hôpitaux. Point de remède à ce mal qui n’était pas contagieux cependant. Ceux que n’avaient pu secourir les divers spécifiques d’alors étaient maintenus endormis jusqu’au terme de la mort.