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Page:Desrosiers - La fin de la terre, 1931.djvu/114

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LA FIN DE LA TERRE

la fin de ce mois terrible, fut rasée à son tour, découvrant un insondable cratère par où montait vers les nues sombres et rougeâtres un rideau de cendres et de feu.

La mer de Kara, comme si elle fut d’huile prit feu.

Toute la Russie septentrionale fut saccagée par l’armée conquérante des éléments.

De Saint-Pétersbourg à Kasan la mort n’avait rien épargné sur tout le territoire qui s’étendait jusqu’à l’extrême nord.

L’Union des Peuples avait enregistré huit cent millions de pertes de vie.

La terreur la plus profonde envahissait les âmes des pauvres humains d’alors.

Ce n’était que trop réel. L’Europe, l’Asie, l’Afrique avaient été ravagés par ce que les survivants appelaient tout bas « la fin du monde ». Les océans étaient démontés. L’Atlantique submergeait lentement la côte est de l’Amérique. À l’ouest, le Pacifique s’était retiré au loin et semblait crouler dans des abîmes où grondait le chaos. La seule terre habitable qui restait c’était l’Amérique du Nord avec sa ville étrange de trois cent quatre-vingt-dix millions d’habitants.