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Page:Desrosiers - La fin de la terre, 1931.djvu/120

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LA FIN DE LA TERRE

paces insondables de l’immensité inter-stellaire.

Ceux qui restaient dans la ville de toile ne pouvaient détacher leurs yeux de ces grands oiseaux d’aluminium qui fuyaient la fin du monde. Ils ne distinguaient plus maintenant que le scintillement de leurs feux.

Quand la nuit se fut jetée sur la ville comme sur une proie, les hommes survivants sentirent leur cœur défaillir en dépit de la science qui chantait ses conquêtes dans les haut-parleurs des radios, malgré le cinéma qui redisait la gloire des ancêtres.

Trente-trois jours, soixante-six jours, cent jours s’écoulèrent et les postes d’écoute ne vibraient pas. Aucune nouvelle des avions qui devaient revenir.

Rien, le ciel était muet comme un tombeau ; seule la terre jadis si hospitalière augmentait sa fureur et semblait vouloir en finir avec le reste des hommes.

Stinson, qui était resté sous les tentes, perdait peu à peu l’espoir.

Quand avril parut, il fut annoncé que l’emplacement de la cité temporaire s’affaissait.