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membres de la législature, ce qui empêche ceux-ci de s’imaginer qu’ils résument en eux seuls toute la sagesse du pays, et cette dernière considération est plus importante qu’on ne le pense généralement, car dans une petite ville, toutes les inutilités de la Législature se prennent pour des capacités de première ordre.

À Montréal, un plus grand nombre de citoyens pouvaient profiter de l’avantage d’assister aux délibérations des chambres législatives que dans aucune autre ville ; une plus grande proportion, par conséquent, de la population se serait formée aux affaires publiques.

À Montréal enfin, les dépenses d’établissement définitif du gouvernement devaient coûter moitié moins que partout ailleurs, à cause des facilités de toute espèce qu’offre nécessairement une grande ville.

Toutes les raisons semblaient militer en faveur de Montréal. Qu’est-ce donc qui l’a empêché d’être choisi ? Le Voici.

1.o L’esprit d’intrigue qui a toujours fait le fond et la forme de la politique de la coalition ;

2.o Les sympathies du Gouverneur pour la faction Tory Haut-Canadienne ;

3.o Son aversion profonde et son hostilité systématique pour tout ce qui est Canadien Français.

Si Montréal avait été placé au centre d’une population Anglaise, il eût été désigné de suite.

Mais l’intrigue et les préjugés entretenaient d’autres projets !!

L’opinion publique exigeait cependant qu’on en finît avec ces transports fréquents d’archives, de documents, de livres précieux, de bureaux, de meubles, de familles et d’employés qui coûtaient des sommes énormes.

Les Ministres sentaient bien la nécessité de céder à de justes réclamations contres ces extravagances, mais comment aborder de front la difficulté sans s’exposer plus ou moins à perdre leurs sièges ? En d’autres termes comment concilier leur devoir avec leur intérêt ; là pour eux était toute la question.

Dans leur humble opinion d’eux-même, le plus pressant de tous les besoins du pays était qu’ils restassent ministres ! Faire de la fixation du siége du gouverne-