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Et la suite a prouvé qu’on disait vrai et que ceux qui l’avaient dit avaient parlé avec connaissance de cause !!

— Dans ce cas, me dira-t-on, pourquoi M. Brown n’a-t-il pas reculé au lieu d’accepter ?

— Pour deux raisons :

1.o Parce que le Gouverneur lui avait parlé de manière à le convaincre pleinement que lui, le Gouverneur agissait avec une entière franchise, et que toutes ces prophéties de non-dissolution de la part de ses adversaires politiques n’avaient pas d’autre but que de l’effrayer :

2.o Parce que quand le Gouverneur eût envoyé son memorandum du dimanche au soir, il devenait si clair qu’il prenait part au complot organisé dans le but de le faire reculer, lui, M. Brown, qu’il se trouvait dans la nécessité de prouver qu’il croyait sincèrement à la force de son parti dans le pays, en formant son administration à tout risque.

Développons un peu ces deux raisons.

Quand M. Brown avait accepté la tâche de former une administration, il avait eu un entretien avec le Gouverneur et s’était entendu avec lui. Son Excellence lui avait témoigné la plus entière cordialité et les explications verbales qu’ils avaient échangées entre eux, avaient paru entièrement satisfaisantes à M. Brown. Celui-ci dit même à ses amis, auxquels les prédictions de non-dissolution faisaient craindre un piège, qu’il était impossible d’agir avec plus de sincérité et de franchise apparentes que ne le faisait Son Excellence, et que lui ne pouvait réellement pas se permettre de rien redouter de ce côté.

En un mot, Son Excellence avait su s’exprimer de manière à persuader M. Brown qu’Elle serait strictement loyale envers lui et ses collègues.

Évidemment, si M. Brown avait pu suspecter le moins du monde la bonne foi d’un homme qui venait d’accepter la résignation de ses Ministres en dépit du fait que la majorité de la Chambre avait déclaré sa confiance en eux, il n’aurait pas accepté la tâche de former une administration.

— Mais pourquoi n’a-t-il pas demandé au Gouver-