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jette le défi à la morale publique en se moquant de son serment d’office ; la majorité de l’Assemblée bat des mains !! Le claqueur le plus forcené, « c’est un des incendiaires du palais Législatif en 49 ! » Cet homme devrait être au pénitentiaire : nul n’est plus près de l’oreille des Ministres !!

N’est-il pas temps de se demander : « Où allons-nous ? »

Depuis dix-huit ans, on nous crie : « Vous avez le gouvernement responsable dans toute sa plénitude. » La preuve c’est qu’on ne peut pas mettre en accusation devant un tribunal « impartial et indépendant, » un Ministre qui, suivant l’expression du grand O’Connel, passe à travers la constitution et la loi en carrosse à quatre chevaux.

Nous avons le Gouvernement responsable… La preuve c’est qu’un Gouverneur fait ici impunément ce que la Reine n’eût jamais osé faire en Angleterre !

Nous avons le gouvernement responsable… La preuve c’est que le Gouverneur agit officiellement sans conseillers responsables de ses actes, et n’est responsable à personne dans la colonie !

Quel magnifique gouvernement responsable que celui sous lequel un Gouverneur accepte une résignation offerte sous de faux prétextes, dans l’unique but d’aider ses Ministres à jouer pièce aux membres de l’opposition, et après les avoir débarrassés de ceux-ci en les envoyant à leurs électeurs, encore sous de faux prétextes, réassermente ceux là deux fois en douze heures de temps pour leur épargner, à eux, les désagréments d’une nouvelle lutte électorale ; et sanctionne ainsi, lui, le représentant de la justice et de la morale publique dans leur plus haute expression, un escamotage immoral des droits du pays !!

Car que l’on dise ce que l’on voudra, la résignation du ministère McDonald était faite sous de faux prétextes puisqu’il s’était vanté, après le vote sur la motion de M. Piché, de conserver la confiance de la Chambre ; et la demande du Gouverneur à M. Brown de lui former une administration était aussi une demande faite sous de faux prétextes, un pur acte d’hy-