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Page:Dessaulles - À Messieurs les électeurs de la division de Rougemont.djvu/9

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bre sanctionner sans pudeur les prodigieux scandales des dernières élections.

Le ministère avait proposé et fait élire comme Orateur de l’Assemblée un homme pour qui la raison, la vérité, les principes de justice et de droit sont lettre morte.

Cet homme a, de l’aveu des ministériels eux-mêmes, dégradé dans l’estime publique le poste élevé qu’il occupait, par la partialité révoltante avec laquelle il a invariablement agi, et parce que sa position d’orateur ne l’a pas empêché d’être moins scrupuleux que jamais en tant que partisan politique.

Son premier acte comme Orateur, chose sans exemple dans le pays, a été blâmé, repoussé, honni, par une majorité qui certes n’a pas prouvé qu’elle eût beaucoup de scrupules. La Chambre lui a de suite jeté à la face sa nomination d’un comité d’élection dans lequel se trouvaient deux ou trois des hommes les plus flétris de la législature. Le second comité n’a été de fait qu’une satire à l’adresse de la Chambre.

Aussi que n’a-t-on pas vu.

Sur vingt-deux ou vingt-trois contestations d’élection sérieuses, une seule a été jugée comme elle devait l’être, celle relative à l’élection de Lotbinière, et encore, le Procureur-général du Bas-Canada, s’est-il, au milieu de l’étonnement universel, constitué le défenseur actif d’O’Farrell. Par toutes les questions qu’il a posées aux témoins, il a créé l’impression chez ceux qui comprennent ce que parler veut dire, qu’il désirait presqu’à tout prix, lui conserver son siège ; et c’était en vérité une étrange anomalie que cette protection accordée à un homme indigne par l’officier même qui est chargé et qui a prêté serment de punir les outrages faits à la majesté de la loi.

Il est vrai que plus tard, le Procureur-Général a lui-même fait la motion d’expulsion d’O’Farrell, — mais c’est quand les propres témoins de ce dernier ont prouvé qu’il y avait eu tentative d’empoisonnement pratiquée sur un officier-rapporteur et incitation au vol des livres de poll dans les bureaux publics même, qu’il s’est enfin décidé d’agir. Et puis qu’a-t-il fait en fin