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Page:Dessaulles - À Messieurs les électeurs de la division de Rougemont.djvu/8

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une réputation politique intacte, une grande influence personnelle, et conséquemment de puissants moyens d’action. Nous attendions beaucoup de lui, et j’avoue que, sans me faire illusion sur la force individuelle de cet homme, j’avais confiance en lui ; je lui croyais le désir de commencer sérieusement l’œuvre des réformes ; je lui attribuais des principes sérieux en fait de libéralisme, je lui supposais une grande énergie de caractère qui le mettrait à la hauteur des difficultés que je prévoyais devoir entraver sa volonté ; je l’ai loué d’avoir accepté un portefeuille, et j’ai contribué à le faire élire unanimement, et à décourager toute velléité d’opposition à son égard.

Je n’avais pas même pensé, quand nous élisions l’Hon. M. Sicotte, car vous avez tous compris que c’est de lui que je parle, quand nous élisions, dis-je, l’Hon. M. Sicotte sans opposition, à lui demander certaines explications sur quelques unes des principales questions politiques. La confiance des électeurs du Comté de St. Hyacinthe en lui était si entière que j’aurais cru faire injure et à eux et à lui si j’avais entretenu le moindre doute sur ces principes ou ses intentions.

Permettez-moi, maintenant, Messieurs, de vous demander où nous en sommes de cette concentration d’espérances, en quelque sorte, sur un homme qui n’en a réalisé aucune. Qu’a-t-il fait de ce que nous attendions de lui avec justice ? Il a quelque fois parlé en homme libéral, mais il a invariablement agi en sens inverse, et quand nous avions la bonhomie d’espérer qu’il influencerait le ministère vers le bien, nous devons avouer aujourd’hui que bien profonde était notre erreur puisqu’il s’est à peu près constamment laissé dominer dans le sens du mal.

Les injustices flagrantes, les criantes iniquités, les hontes de la session sont là pour le prouver.


II.


Ça été, Messieurs, un navrant spectacle, pour les hommes de cœur, que de voir une majorité de la Cham-