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son télescope vers les astres, il se mit à étudier les profondeurs du Ciel, et le plus magnifique comme le plus sublime domaine de la science se trouva conquis.

Jusqu’alors on avait cru que les phénomènes célestes étaient, tant par leur éloignement infini que par leur nature propre, absolument inaccessibles aux études et aux recherches de l’homme, et on les regardait comme les secrets du Créateur. Au moyen de son instrument, Galilée contempla, dans l’immensité, des phénomènes qu’aucun œil humain n’avait encore aperçus : la lune lui apparut hérissée de montagnes plus élevées que celles de la terre, et sillonnée par des vallées profondes ; il découvrit les phases de Vénus, puis les quatre satellites de Jupiter ; reconnut que la voie lactée n’est qu’un amas d’étoiles, que les lunettes ne grossissent pas les étoiles fixes ; il remarqua aussi la libration de la lune, la lumière cendrée, la figure de Saturne ; observa les nébuleuses ; détermina les orbites et les périodes des révolutions des satellites de Jupiter ; appliqua les éclipses de ces satellites à la détermination des longitudes en mer ; aperçut les taches du soleil, et en déduisit le fait de la rotation de cet astre sur lui-même, — découverte que Fabricius faisait exactement dans le même temps ; — enfin toutes ses observations le convainquirent de la vérité du système de Copernic, qu’il avait déjà adopté, et il crut dès lors invinciblement à la fixité du soleil au centre du monde, et à la rotation de la terre sur elle-même et autour du soleil.

Toutes ces magnifiques découvertes se succédèrent rapidement ; chaque semaine en voyait naître une nouvelle ; l’étonnement fut à son comble, l’enthousiasme impossible à décrire ; le Grand-Duc de Toscane lui témoigna son admiration par de riches présents ; l’Empereur Rodolphe lui fit demander l’explication de ses secrets ; et le Roi de France lui fit demander des astres qui porteraient son nom.

Tant de génie et de gloire soulevèrent autour de Galilée des jalousies et des haines proportionnées à ces magnifiques succès. Les Péripatéticiens nièrent ces découvertes avec fureur, prétendirent que ce n’étaient là qu’illusions produites par le diable sur les verres des lunettes ; plusieurs affirmèrent, avoir eu en leur possession, pendant des nuits entières, le télescope de Galilée, et n’y avoir rien vu de