exigea qu’il se rendît à Rome sans délai, pour comparaître devant l’Inquisition.
Urbain VIII se montra très animé contre Galilée pendant tout le cours de cette affaire. Les dépêches de Niccolini, Ambassadeur du Grand Duc de Toscane à Rome, ne laissent aucun doute à cet égard.
« Quant à Sa Sainteté, » dit l’Ambassadeur, dans sa dépêche au Grand Duc en date du 5 septembre 1632, « elle ne peut pas être plus mal disposée contre notre pauvre Monsieur Galilée… Sa Sainteté est entrée dans une très grande colère, et m’a répondu avec violence que la doctrine du mouvement de la terre était perverse au plus haut degré… que dans le fait cette œuvre (les Dialogues) était pernicieuse. »
Avant de permettre à Galilée de quitter Florence, le Grand Duc tenta un dernier effort et représenta au Pape qu’il lui paraissait cruel de sévir contre un homme de cet âge, qui, après tout, n’avait publié son ouvrage qu’avec la permission des censeurs florentins du Saint Office. Rien ne put fléchir Urbain VIII, et Galilée fut forcé de partir pour Rome, où il arriva le 13 Février 1633.
Galilée se rendit d’abord chez l’Ambassadeur de Toscane et y resta jusqu’au mois d’Avril. On le força alors de se rendre dans les prisons de l’Inquisition, où on lui fit subir plusieurs interrogatoires. Voici comment l’illustre persécuté rend compte, dans une de ses lettres, de ses premiers rapports avec ses juges.
« … Je fus remis à la clémence de l’Inquisition et du souverain Pontife. D’abord on me renferma dans le palais de la Trinité du Mont. Le lendemain, je reçus la visite du père Lancio, commissaire du Saint Office, qui me prit dans sa voiture. En chemin, il me montra un grand désir que je réparasse le scandale que j’avais donné à toute l’Italie, en soutenant l’opinion du mouvement de la terre : et à toutes les preuves mathématiques que je lui présentais, il me répondait par ces paroles de l’Écriture : « La terre sera immobile pour toute l’éternité, parce qu’elle est immobile de toute éternité. ; » Nous arrivâmes au palais du Saint Office : je parus devant une congrégation nommée pour me condamner et non me juger : néanmoins je me mis à exposer mes preuves. Quelque peine que je me donnasse je ne pus venir à bout de