Page:Dessaulles - Galilée, ses travaux scientifiques et sa condamnation, 1856.djvu/28

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et déteste devant eux les susdites erreurs et hérésies, etc., etc. »

(Quà propter, per hanc nostram definitivam sententiam,… dicimus, pronunciamus, judicamus et declaramus te Galileum,… te ipsum reddidisse huic Sancto Officio vehementer suspectum de hæresi, hoc est quod credideris et tenueris solem esse centrum orbis terræ, et eum non moveri ab Oriente ad Occidentem, et terram moveri… A quibus placet nobis ut absolvaris, dummodo priùs, corde sincero et fide non fictâ, coràm nobis abjures, maledicas et detesteris supradictos errores et hæreses, &c., &c.)

Le jugement porte en outre : « la prohibition absolue des Dialogues, la défense de rien enseigner, de rien publier à l’avenir, l’obligation de réciter, à titre de pénitence salutaire (titulo pænitentiæ salutaris), les sept psaumes de la pénitence, une fois par semaine pendant trois ans ; la condamnation à la prison suivant le bon plaisir du Saint Office ; et enfin l’injonction de promettre solennellement de ne jamais rien dire ou écrire quoique ce soit au soutien de la doctrine condamnée. »

Ce jugement est signé par les cardinaux d’Ascoli, de Cremone, de St. Onuphre, de Varospi, Bentivoglio, Gypsius et Ginetti.

Je me suis procuré le texte même de l’abjuration que Galilée fut obligé de réciter à genoux et de signer. Je l’ai trouvé dans le troisième volume des œuvres posthumes de M. Arago, qui l’avait copié de l’Histoire de l’astronomie de Delambre, qui, lui, l’avait copié à Paris, sur les pièces originales du procès que Napoléon avait fait venir de Rome, pour les publier, — mais les événements de 1814 l’en empêchèrent.

« Moi, Galileo Galileï, fils de Vincent Galileï de Florence, âgé de soixante-dix ans, constitué personnellement en jugement, et agenouillé devant vous, éminentissimes et révérendissimes cardinaux de la république universelle chrétienne, inquisiteurs généraux contre la malice hérétique, ayant devant les yeux les saints et sacrés Évangiles, que je touche de mes propres mains, je jure que j’ai toujours cru, que je crois maintenant, et que Dieu aidant, je croirai à l’avenir tout ce que croit, prêche et enseigne la sainte Église catholique et apostolique romaine. Mais comme ce Saint Office m’avait juridique-