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On lit à la page 285… « Alors les juges ordonnent qu’il soit suspendu à la corde, lequel se met à crier disant : Ahi !… mon Dieu !… Ô Sainte Marie !… pitié !… ou bien il garde le silence. »

(Vous le voyez, tout est là. Ce n’est que le code que je cite ici ! Eh bien ! le code exprime les cris parce qu’il les prévoit ! La procédure exprime les cris parce qu’elle les entend.)

« Cela fait on l’interroge comme il suit :

Si tout ce qu’il a avoué dans son premier examen rigoureux est vrai… si, dans la torture, le prévenu persiste dans la négative, on terminera l’examen comme suit… »

Page 283 — « Souvent il arrive que le prévenu ne veut pas répondre avec précision ; mais il le fait en termes évasifs : je ne sais… je ne me souviens pas… cela peut être… je ne crois pas… Dans ce cas il est nécessaire d’en venir contre lui au Rigoureux examen (toujours la formule du jugement de Galilée) pour tirer de lui une réponse précise, satisfaisante… Après l’avoir fait suspendre, on l’interrogera dans sa torture. »

Eh bien ! voyons : peut-on raisonnablement prétendre que la torture ne soit pas une conséquence implicite, directe, formelle, nécessaire, de l’examen rigoureux ?

N’est-il pas de toute évidence que l’une est le corollaire obligé de l’autre ?

On dit que dans la sentence de Galilée, le mot torture n’est pas même prononcé… Mais il ne l’est pas davantage dans la sentence de cette femme de Novare dont j’ai parlé ! La pauvre femme n’en a pas moins été torturée. Sa sentence, comme celle de Galilée, ne porte que les mots Rigoureux examen. Elle a été torturée : Galilée a donc dû l’être aussi, puisque les deux sentences sont exactement les mêmes.

Mais il y a plus. D’après le texte de la sentence de Galilée, il est évident que les Inquisiteurs le soupçonnaient sur son intention. Il ne pouvait en être autrement puisqu’ils le déclarent véhémentement suspect d’hérésie. Eh bien ! du moment que le soupçon sur l’intention du prévenu s’élevait dans l’esprit des Inquisiteurs, ils n’étaient plus