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pénétration intellectuelle, la puissance d’abstraction de ce génie immortel. Nous n’en finirions pas si nous voulions citer toutes ses remarques fines et marquées au coin de la plus grande sagacité sur diverses questions délicates d’astronomie. Ce puissant esprit éclaircissait quelquefois d’un mot les questions pendantes à son époque ou bien, avec son regard d’aigle, il plongeait dans l’avenir de la science.

Ainsi il disait que les mouvements des étoiles, mieux observés, ajouteraient aux preuves qu’il avait données du mouvement de la terre : cette prédiction s’est réalisée. C’est dans ses ouvrages que l’on trouve la première idée de la méthode moderne de déterminer la parallaxe annuelle des étoiles. L’espace compris entre Saturne et les étoiles, » dit-il quelque part, « doit contenir des planètes encore invisibles. Les découvertes d’Uranus et de Neptune, 200 ans après sa mort, sont venues confirmer cette remarquable prévision. »

« On sait assez généralement, » dit M. Libri, « que Galilée a inventé le thermomètre, le compas de proportion et le microscope ; que sur une vague indication il a deviné et perfectionné le télescope, et qu’armé de ce puissant instrument, qu’il dirigea le premier vers le Ciel, il a découvert les satellites de Jupiter, les phases de Vénus, les taches et la rotation du soleil, les montagnes et la libration de la lune. On sait aussi qu’après avoir découvert l’isochronisme des oscillations du pendule, il appliqua cette remarque à la mesure du temps et à la musique, comme il a appliqué les observations des satellites de Jupiter à la détermination des longitudes en mer ; qu’il a posé les bases de l’hydrostatique, créé la dynamique en donnant la théorie de la chute des corps, et appliqué le principe des vitesses virtuelles au calcul des effets des machines. Mais on sait moins que Galilée s’était occupé de toutes les branches de la philosophie naturelle ; qu’il avait composé des traités spéciaux sur l’optique, sur le choc des corps, sur le magnétisme, sur le mouvement des animaux, et que si ces ouvrages ont péri, on en retrouve la substance dans ses autres écrits…

« Dans les mathématiques appliquées, dans la physique, Galilée a fait une foule de remarques ingénieuses dont on essaierait en vain de faire l’énumération. Ici c’est un