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que l’intuition des lois naturelles, des causes premières. L’œuvre de Galilée, dans le monde savant, c’est la création de la philosophie de la science. Il est sans contredit le fondateur de l’enseignement moderne, le régénérateur de l’esprit philosophique. Aucun des savants ses contemporains n’a su au même degré que lui écarter toute idée purement spéculative, tout esprit de système ; aucun ne s’est astreint autant que lui à se renfermer strictement dans le vrai.

Enfin cet homme remarquable ne fut pas seulement grand géomètre, grand astronome, mais il fut aussi, — et cela ne paraît pas avoir été compris de tout le monde, — il fut aussi le plus profond philosophe de son temps et le réformateur de la philosophie naturelle à laquelle il donna pour bases l’observation, l’expérience et l’induction, ce que personne n’avait fait avant lui.

C’est à Florence que Galilée passa sa première jeunesse. Il montra de très bonne heure de merveilleuses dispositions pour la mécanique, et fabriquait de ses mains des modèles de toutes sortes de machines. Son père l’avait d’abord destiné au commerce ; mais voyant les progrès étonnants qu’il faisait dans l’étude des langues savantes et de la logique, son aptitude à la peinture et à la mécanique, ses succès surprenants dans la musique, il abandonna bientôt l’idée d’en faire un marchand de laine, et voulut qu’il se livrât à l’étude de la médecine, seule science qui pût alors conduire rapidement à la fortune.

Ce fut pour étudier cette profession que son père l’envoya à Pise, à l’âge de dix-sept ans. Son esprit observateur s’y révéla en mainte occasion, et surtout un jour qu’étant dans la cathédrale de Pise, il observa les oscillations d’une lampe suspendue à la voûte, et que le vent balançait. Les oscillations étaient tantôt plus grandes, tantôt plus petites, mais il remarqua que quelque fût leur amplitude, elles conservaient à peu près la même durée. Il put constater assez exactement l’égalité de durée des diverses amplitudes en se servant des battements de son pouls comme moyen de comparaison. On croit que ce fut là le point de départ des découvertes que fit plus tard Huygens sur le pendule, dont on se servit peu après pour mesurer le temps, et, par un rapprochement assez remarquable, les oscillations du pendule sont devenues une des meilleures démonstrations, et rendent sensible à l’œil le