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fait du mouvement de la terre, dont Galilée eut tant de peine à faire accepter la théorie.

À l’âge de dix-neuf ans, il se consacra presqu’exclusivement à l’étude de la géométrie. Son professeur, Ricci, lui fit cadeau d’un Archimède, ce qui porta son goût pour l’étude jusqu’à la passion ; et de ce moment il fit, dans la science, des pas de géant, et se rendit maître en peu de temps des vérités contenues dans les ouvrages d’Euclide et d’Archimède.

À vingt-et-un ans, il avait perfectionné la théorie des centres de gravité des solides, et comme sa réputation commençait à s’étendre, son père, qui succombait sous la charge d’une nombreuse famille, demanda pour lui une bourse au Grand-Duc de Toscane. Mais il fut refusé, et Galilée, ne recevant aucun encouragement, fût bientôt obligé, vu sa pauvreté, de quitter l’université de Pise avant d’avoir pu recevoir le degré de docteur.

Malgré cela, son nom était déjà devenu célèbre : il correspondait régulièrement avec un grand nombre de savants connus dans toute l’Europe. Le marquis Del Monte, géomètre distingué de cette époque, le surnommait l’Archimède de son temps, et publiait partout que depuis la mort de l’illustre Sicilien, on n’avait pas encore vu un génie pareil.

Ses amis firent plusieurs tentatives inutiles pour le faire nommer professeur à Bologne ; mais enfin ils réussirent, en 1589, à lui faire donner la chaire de mathématiques de l’université de Pise, avec un traitement de soixante écus par an, ou environ vingt sous par jour.

C’était à peine une aumône, et néanmoins, il était alors dans une si grande détresse qu’il regarda sa nomination comme une bonne fortune. Vous voyez qu’à cette époque, ce n’était pas par un chemin semé de roses que l’on parvenait à la célébrité.

Aussitôt qu’il eut pris possession de sa chaire, Galilée se prononça ouvertement contre l’enseignement et les doctrines des Péripatéticiens. Il avait trop d’indépendance d’esprit pour adopter et se soumettre aveuglément à toutes les puériles routines de l’enseignement de cette époque, qui n’avaient d’autre effet que de rétrécir l’entendement et d’arrêter l’essor de l’intelligence. C’était alors, vu l’influence énorme que l’ignorance générale donnait aux sectateurs de