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contre le Supérieur hiérarchique et les confrères de ses rédacteurs-prêtres ! Jamais encore pareille insolence de subalternes ecclésiastiques ne s’était vue en Canada. Je ne viens pas ici encore une fois défendre les uns ou les autres, je viens seulement constater des faits et montrer par les insultes offertes à l’Archevêque dans un journal que V. G. contrôle entièrement et absolument, dans quelles exagérations et quelles injustices on a pu tomber aussi vis à-vis de l’Institut. L’injustice systématique vis à-vis de l’Archevêque n’est guère une garantie de justice ou de sagesse vis-à-vis de nous !

Nous venons de voir la contre-partie exacte de l’édifiante querelle suscitée à Mgr l’Archevêque de Paris et à Mgr Dupanloup par « notre grand Veuillot. »

De même que ces deux Évêques vis-à-vis de l’Univers, Messieurs Cazeau et Paquet protestent que l’on ne saurait pousser plus loin la déloyauté d’interprétation et le mensonge formel que le Nouveau-Monde l’a fait à leur égard. Mais le Nouveau Monde crie plus haut que jamais que ce sont eux qui mentent !

Tous ces faits sont-ils bien propres à rehausser le Clergé dans l’opinion ?

Mais ce qui semble acquis par cette lettre d’un grand vicaire et d’un prêtre, Mgr, c’est que :

1o Ce document que le Nouveau-Monde a représenté comme si infâme par son gallicanisme, et comme mal noté par les Évêques du Concile de Québec quoique présenté par l’Archevêque, n’a pas même été lu dans leurs séances et n’a nullement été mal noté :

2o Le Nouveau-Monde s’est rendu coupable d’un flagrant mensonge en affirmant que Mgr l’Archevêque demandait instamment que ce document ne fût pas publié :

3o Ce document, qui a si bien servi à calomnier un Archevêque et deux prêtres, et de la publicité duquel on a fait un si grand crime à ceux que l’on insinuait clairement être les seuls auteurs de cette publicité ; ce document n’a été copié que par un seul Évêque, celui de Montréal ; et chose remarquable, c’est précisément cet Évêque que l’on croyait être, et que cette dernière lettre démontre à ceux qui savent voir et comprendre, être en lutte décidée, ardente, ici et à Rome, avec l’Archevêque !

Ainsi, après tout ce fracas du Nouveau-Monde sur la livraison à la publicité du document incriminé, il appert tout à coup aux personnes qui apprécient les choses d’après les faits, et sans acception de personnes ou de positions hiérarchiques, que si ce document si secrets d’après la sainte feuille, a été livré par quelqu’un, ça ne peut clairement être par ceux qui auraient eu intérêt à le cacher, s’il est si coupable, mais par ceux là seuls qui étant en lutte avec ses auteurs, ont un intérêt à les compromettre. Or, où sont ceux-là ? Ils sont certainement ici et ne sont certainement pas à Québec ! Il ne faut pas réfléchir trois semaines pour découvrir que ce ne sont pas ceux qui respectent l’Archevêque, mais ceux-là seuls qui le persifflent et l’insultent dans leurs colonnes, ou qui l’ont calomnié, qui ont dû chercher à lui nuire. Or ceux-là on ne peut les chercher qu’ici, à Montréal. Qui donc, parmi nous, accuse l’Archevêque d’être en opposition avec la Cour de Rome ? Le Nouveau Monde. Qui a pu donner connaissance au prêtre-directeur du Nouveau Monde de ce document secret ? Nécessairement le patron du Nouveau Monde, qui se trouve être le seul Évêque qui ait pris copie du document, d’après le grand vicaire Cazeau qui en est le gardien. Pourquoi cet Évêque a t-il pris copie du document ? Parce qu’il était en lutte avec l’Archevêque et que plus tard ce document pouvait lui servir ! Et une fois la lutte devenue ouverte, on entend tout-à-coup parler d’un document secret qui compromet l’Archevêque et que l’on assure avoir été communiqué à diverses personnes. Quels sont les coupables de cette communication ? Ceux qui aiment l’Archevêque ou ceux qui le calomnient ? Y aurait-il un bon sens fait exprès pour les ecclésiastiques et qui montrerait que ce sont les amis d’un homme qui ont dû lui nuire et ses ennemis qui ont