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les erreurs de l’église

de nullité comme plus essentielle que celle de l’adultère. Le droit romain avait limité la nullité au quatrième degré. Et saint Ambroise, qui était magistrat avant d’être élu évêque, avait prié Théodose de fixer le même degré pour les chrétiens. On n’a poussé plus tard la nullité jusqu’au septième degré que pour augmenter les revenus de l’Église. C’était pure question de rapacité.

4o L’impuissance antérieure ou subséquente.

Antérieure, cela va de soi. Mais subséquente, elle ne pouvait clairement rendre nul un mariage régulièrement contracté et valide. Au reste, l’Église a généralement maintenu que l’impuissance subséquente ne rompait pas le lien, mais elle obligeait alors les époux de vivre comme frère et sœur ou de se séparer. Mais cette séparation ne brisait pas le lien et il y avait ici une injustice commise envers celle des parties qui restait apte au mariage. Voilà ce que l’Église n’a jamais compris.

Or sous le droit naturel, comme sous le droit social et civil, tout contrat, toute convention est résolutoire quand un droit essentiel est violé. Je sais bien qu’aujourd’hui la loi civile ne considère pas l’impuissance comme cause de dissolution du mariage. La raison en est qu’il est quelquefois très difficile de déterminer si l’impuissance est irrémédiable ou seulement temporaire. Mais enfin il est certain que par accident, blessure, maladie, il peut survenir un cas d’impuissance absolue. Dans ce cas,