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les erreurs de l’église

était sans doute aussi près de Sixte IV quand il organisait l’assassinat des Médicis pendant la messe, ou à côté du doux Pie v quand il suggérait à Philippe II l’assassinat d’Élisabeth.

On n’a pas d’idée des imprévus que l’on découvre à chaque tournant de route dans l’histoire de l’Église.

Les empêchements de mariage, sous la haute compétence ecclésiastique, s’étendaient donc jusqu’aux petits enfants des cousins germains. Nombre de gens se trouvaient ainsi, sans s’en douter le moins du monde, parents au degré prohibé ; donc leur mariage se trouvait entaché de nullité aux yeux de l’Église et même après la mort des parents les enfants se voyaient déclarés illégitimes par les officialités. C’était honteux et abominable, mais il fallait payer ou rester bâtard.[1]

Au reste, que signifiait pour le clergé le fait de bâtardise ? Les deux cent mille prêtres de l’Europe avaient presque tous leur concubine et leurs enfants,

  1. Il ne faut pas croire que l’empêchement résultant du septième degré de parenté fût le moins du monde regardé comme régulièrement canonique. On n’avait dépassé le troisième degré que pour augmenter les revenus de l’Église au moyen des dispenses. Et c’est sur pareille considération divine que l’on avait mis toute la France en interdit sous le roi Robert qui n’était parent qu’au septième degré avec la reine Berthe. Il est vrai qu’ils avaient été parrain et marraine ensemble, ce qui leur constituait une parenté spirituelle ajoutée à la parenté au septième degré. L’Église oserait-elle aujourd’hui mettre un pays en interdit sur pareilles raisons ? Puisqu’elle n’y pourrait plus songer elle se trompait donc.