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sur le mariage et le divorce

et les couvents de femmes en étaient pleins du fait des moines, moins pourtant ceux que l’on jetait dans les puits ou que l’on inhumait dans les murs.

Tout mariage prétendu nul était une bonne fortune pour l’Église car on imposait arbitrairement les dispenses d’après les moyens présumés des gens, et pourvu que les officiaux pussent saigner à blanc les fidèles la moralité des actes importait peu. Les écrivains les moins suspects le constatent, entre autres Pierre de Blois, un canonisé pour avoir ressuscité des chevaux.

Les officiaux des évêques, dit-il, rendent dans les mains de leur maître tout le sang qu’ils ont bu. Ils éternisent les contestations et dressent des embûches aux simples pour leur extorquer de l’argent. Ils interprètent le droit au gré de leur cupidité. Ils nourrissent les discordes, dissimulent les fornications, protègent l’adultère, rompent les alliances et cassent les mariages sous les moindres prétextes.

Voilà comme le clergé observait le principe de l’indissolubilité absolue : briser le lien matrimonial sous les moindres prétextes. Pourquoi l’Église n’intervenait-elle jamais ?

Et Nicolas de Clémengis :

Que dirai-je de la justice ecclésiastique ? Il y règne une violence, une oppression telle que les hommes préfèrent la justice des plus cruels tyrans à celle de l’Église !

Eh bien ! si l’Église le pouvait elle nous imposerait encore ses officiaux.

On avait donc certains empêchements légitimes