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les erreurs de l’église

fondés sur le droit naturel — mais ces empêchements venaient tous de la loi romaine — et les empêchements de pure convention imaginés pour augmenter les revenus du clergé. Et ces gens qui séparaient deux époux, parents sans le savoir au 6e ou 7e degré, ou qui permettaient à un homme d’abandonner sa femme pour se faire prêtre, étaient horripilés à l’idée d’un divorce pour cause d’adultère ! Haute compétence ecclésiastique !  !

L’organisation du mariage par l’Église a été la source d’une énorme exploitation de la religion au détriment des malheureux fidèles. Il fallait faire bénir le lit nuptial moyennant finance. Il fallait en sus payer pour la première nuit passée avec sa femme. Il fallait enfin payer pour les trois premières nuits, qui appartenaient à la Sainte-Vierge et pendant lesquelles les mariés devaient se regarder dans le blanc des yeux comme frère et sœur. Or c’est la justice laïque seule qui a forcé l’Église de renoncer à ces coupables exactions.

XXXI


Qui donc a inventé le lien spirituel entre parrain et marraine, parrain et filleule, entre le parrain et la mère de l’enfant ou entre le père et la marraine ? Ce lien spirituel était un obstacle au mariage, donc il fallait payer dispense et la baroque invention avait ainsi son charme. Et comme il fallait bien frapper les imaginations pour faire respecter ces honnêtes