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sur le mariage et le divorce

Au reste toutes ces prétentions insensées de l’orgueil ecclésiastique venaient des habitudes arbitraires du pouvoir temporel dans l’état romain. On y mariait fréquemment les jeunes gens et les jeunes filles contre le gré des parents. Le prêtre étant le supérieur ecclésiastique du père décidait souverainement des cas, et si le père protestait trop fort, on le mettait en prison sur le principe qu’il devait obéissance à son prêtre approuvé. Et toujours zélés protecteurs des droits du père de famille ? On n’a pas d’idée des injustices criantes qui se commettaient journellement dans cet état romain que les prêtres gouvernaient comme un supérieur administre son couvent ou son collège.

XXXVI


Au commencement du siècle, il y avait pourtant des évêques et des prêtres qui obéissaient à la loi sans insulter les autorités et par pur sentiment de devoir. Aujourd’hui, avec l’ultramontanisme vainqueur de l’Église, il est entendu que l’on cède à la force et que le devoir consiste à éluder la loi quand on ne peut pas l’abolir, ou à lui résister ouvertement quand on se croit assez fort.

Sur la grande question du mariage bien des choses qu’on nous affirme comme certainement vraies, comme obligeant rigoureusement la conscience, n’étaient pas regardées comme telles au commencement du siècle et même après 1830. Elles ne le sont pas