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les erreurs de l’église

articles de discipline du concile de Trente nullifient de plein droit la loi civile. L’Église étant souveraine au temporel comme au spirituel son représentant n’a pas à tenir compte de la loi. Et quels cris quand on met les saintes gens à la raison !

En 1831, en Belgique, pendant la tenue du congrès qui a préparé la constitution, les prêtres belges s’étaient mis à marier les jeunes gens mineurs malgré l’opposition des parents. Le clergé voulait par là prendre position contre la société civile et faire admettre le droit antérieur et supérieur de l’Église sur toutes les questions matrimoniales. Le congrès mit bon ordre à ces arrogantes exigences et le clergé n’osa pas soulever de conflit. Il est bien clair que laisser l’état civil sous le contrôle de gens qui ne reconnaissent aux autres que le droit de leur obéir c’est soumettre ceux qu’il faut baptiser, marier ou enterrer, à toutes les arrogances. Vous ne pouvez pas même discuter posément ces questions avec nombre d’entre eux. Contestez le moins du monde ce qu’ils qualifient, quelquefois avec la plus naïve ignorance, de droits sacrés de l’Église, et le mot injurieux vient de suite.

Est-ce vraiment une loi impie celle qui protège ou consacre le droit du père sur son enfant, ou la liberté de conscience chez ceux qu’il faut marier ou enterrer ? L’impiété ne serait-elle pas, par hasard, chez ceux qui violent la conscience des autres et les droits du père de famille ?