Page:Dessaulles - Les erreurs de l'Église en droit naturel et canonique sur le mariage et le divorce, 1894.djvu/212

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
198
les erreurs de l’église

des choses représentent assez piètrement le Saint-Esprit.[1]

  1. On a vu, en octobre 1892, avec quelles lenteurs et sous quelles difficultés les idées vraies et justes font leur chemin dans tous les pays par suite des fausses notions imposées par le clergé catholique. Même ce qu’il lui a fallu, sous la pression de l’opinion et du simple sens commun, concéder dans un pays, il le refuse arrogamment dans le pays voisin. Même quand il a tort dans son propre système il ne cède que devant la nécessité absolue de concéder quelque chose.

    Depuis longtemps le gouvernement hongrois voulait effectuer trois réformes importantes et nécessaires :

    1o  La reconnaissance légale de la religion juive, source du christianisme ;

    2o  Décréter l’obligation du mariage civil sans mettre aucun obstacle à la cérémonie religieuse ;

    3o  Rendre obligatoire l’inscription sur les registres civils des enfants nés de mariages entre personnes de cultes différents.

    Le bon ordre social, la paix des familles, la nécessité d’assurer leur état civil aux enfants, et cette autre nécessité d’atténuer dans la pratique journalière les rivalités, les mauvais vouloirs, et trop souvent les haines causées par les différences de culte — car c’est toujours chez les dévots d’un culte que l’on rencontre le plus de haine pour les dévots de l’autre — toutes les meilleures raisons enfin militaient en faveur de ces réformes. Qui se met en travers ? Le clergé, toujours ennemi même des réformes qu’il a concédées ailleurs !

    Aujourd’hui, en Hongrie, les enfants des conjoints appartenant à différents cultes sont inscrits par leurs ministres respectifs sur des registres particuliers et ceux-ci doivent se communiquer les uns aux autres les inscriptions qu’ils font. On voit par là que la juridiction matrimoniale appartient aux différente cultes. Mais cette pratique a quelquefois conduit à des gâchis épouvantables par suite d’antagonismes personnels ou de rivalités sectaires, et souvent les entrées de l’un ne concordaient pas avec celles de l’autre. Et les victimes du système n’étaient